Découvrira--t-on sa docte cabale ?

            Je m'appel Labrax Fortunatus, je suis codicologue dans la merveilleuse cité de Lauriacum. Je travaille dans les réserves de la grande bibliothèque à étudier les livres, autant dire que je ne vois jamais la lumière du soleil, très peu de notre peuplade vivent à l'air libre, ce privilège est réservé aux plus riches d'entre nous.

             D’après les paléographes, cela remonte au grand cataclysme, afin de survivre et de préserver notre culture, nous dûmes nous terrer et depuis cela est devenu la norme. Avant la tragédie, notre peuple était brillant, prospère et ambitieux, rêvant d’égaler les Shyndaliens et les Orgorsureiens.

             Mais le fléau de Krogoth frappa le monde, nous le subîmes de plein fouet, les Shyndaliens et les Mazureen, puissantes civilisations tant culturelle que technologiquement furent tout simplement balayés du monde. Notre héritage fut lui aussi touché, englouti sous les flots, seule la tour du roi survécut, d’après le peu d’écrit que nous avons pu retrouver, elle était d'un blanc immaculé emplit de pierre précieuse, elle se dressait majestueusement aux milieux des montagnes, elle indiquait fièrement le chemin à tout les marchands grâce à son soleil en son sommet. Selon les rares bagous venant d'une compagnie de mineur, la tour du roi est aujourd'hui un phare noir, déchirant l’océan d'un flot de lave; les guerres, les raids des créatures à la recherche de chair fraîche sont omniprésentes, si c'est ça le monde extérieur je ne souhaite pas le voir, préférant travailler sans relâche pour restituer notre grandeur d’antan.


En examinant un livre, voici une carte que j'ai trouvé cachée dans la couverture, je suppose que cela provient de la Reconstruction, mais ne le dites à quiconque au risque de nous faire excommunier.

La pierre angulaire de notre civilisation mérite notre plus grand dévouement, je ne sais pas quand cela est apparu, mais notre mission, notre but, notre vie, c'est de tout faire pour préserver cette tour. Nous la vénérons, protégeons, soignons, cela depuis des siècles, notre Chapelain aime à rappeler que chaque vie sacrifiée permet de maintenir sa nitescence, a vrai dire, aujourd'hui, nous prions une relique de notre passé.

       Seul symbole qui nous reste d'un monde antérieure; nous ne pouvons dater sa création, ni les matériaux qui la compose, mais une seule certitude, c'est que les nombreux chalands débarquent quantité de pierre noire chaque jour pour son entretien, déjà, lorsque j’étais enfant les incessants balais me fascinais. Aujourd'hui, je ne suis qu'un vieillard qui a donné sa vie à décharger ses pierres, j'ai toujours rêvé de la mer et malheureusement, je n'ai pu que travailler sur les docks. Aucun de nous n'a le droit d'embarquer sur les navires car nous ne sommes pas des fils de la mer.

        Mes connaissances avec les tailleurs de pierre m'ont appris qu'il s'agissait d'un minéral extrêmement dur et résistant, mais qu'il était très rare et qu'il n'existait pas à l’état naturel, d’âpres eux, il s'agirait de quartz aspergé de magma mais qu'il était impossible à reproduire. Tous les résidus de caillasse sont jetés depuis les remparts, au fil des siècles, se sont de véritables falaises qui ont été crées; ses montagnes de déchets servent aussi à repoussé inlassablement la montée des eaux. Paradoxalement, jamais nous n'avons réussi à combler les gouffres crées, cette lave semble vivante et se nourrir de tout chose tombant dans son lit.